Le secteur Transport de personnes : précurseur dans l'utilisation de l'hydrogène.
Après l’annonce du président du plan de relance de l’économie de 100 milliards d’euros dont 7 milliards d’euros pour le développement de la filière hydrogène, les projets se multiplient, par exemple le projet d’Airbus de développer en 2035 des avions à hydrogène. Toutes les planètes semblent alignées pour faire de l’hydrogène le nouveau poumon économique et écologique de l’économie française. Sans surprise, c’est le secteur du transport de personnes qui est l’un des précurseurs de la mise en place de cette technologie et qui multiplie les inaugurations.
L’essor des flottes de bus à hydrogène
Au début d’année 2020, déjà 17 villes avaient sauté le pas et investi dans la mise en place de bus à hydrogène avec 150 véhicules sur l’ensemble de l’hexagone. A l’horizon 2023, potentiellement 1 000 nouveaux véhicules seront mis en service sur le territoire.
Les communes et les entreprises de transport de personnes prennent de l’avance dans la course à la mobilité verte et progressent rapidement. Toutefois, cette avancée économique et écologique à aujourd’hui un coût encore très élevé. Cela nécessite pour les communes d’investir dans des infrastructures particulières et très coûteuses et pour les entreprises de transport d’acquérir des véhicules dernier cri pour maintenir leur compétitivité sur les appels d’offre.
Pourtant, même si l’investissement est important, la mobilité à l’hydrogène attire : des véhicules silencieux, sans odeur de fuel, pas d’émission de gaz à effet de serre et une industrie économiquement viable sur le long terme. C’est ainsi, que naissent des projets tels que, le Fébus à Pau (station à hydrogène qui produit localement et de façon renouvelable), ou l’inauguration récente au Mans du premier bus à hydrogène mis en service (11 véhicules prévus dans 3 ans), un projet de 21 millions d’euros.
Toutefois, un bémol persiste : même si la consommation d’hydrogène n’émet aucune substance polluante, sa production quant à elle, est loin d’être « verte ».
Pour mieux comprendre, un peu de chimie...
L’atome d’hydrogène est présent sur la majorité des molécules. Par exemple sur une molécule d’eau H2O, « H » correspond à l’atome d’hydrogène, il en a même deux « H2 ». L’atome d’hydrogène est présent vraiment partout ! C’est pourquoi il est considéré comme « illimité » et « abondant » et qu’il est « LA » solution pour répondre à nos besoins énergétiques.
Malheureusement, l’atome d’hydrogène n’est jamais seul dans son état naturel et il doit être séparé du reste d’une molécule pour être exploitable. C’est là que se pose la problématique écologique de l’hydrogène. Aujourd'hui dans le monde, 95 % de l'hydrogène est « produit » à partir des hydrocarbures. La séparation des atomes émet énormément de dioxyde de carbone qui est un gaz qui à effet de serre qui participe au réchauffement climatique (CO2 ).
L’industrie doit emboîter le pas
C’est l’objectif gouvernemental principal : produire de l’hydrogène dit « décarboné » à partir de molécules d’eau au lieu d’hydrocarbures. Pour cela un procédé d'électrolyse est nécessaire, c’est à dire faire circuler un courant électrique dans l’eau pour permettre la séparation de l’hydrogène et de l’oxygène. Actuellement, la méthode de décomposition des hydrocarbures émet, chaque année, neuf millions de tonnes de CO2 soit 3 % des émissions françaises.
Second objectif : développer l'hydrogène dans la mobilité, pour le transport de personnes et de marchandises, tout en créant une filière industrielle porteuse (entre 50 000 et 150 000 créations d’emplois directs et indirects envisagés).
La filière industrielle se développe et plusieurs projets d’envergure se déploient en France. En Vendée, par exemple, l’entreprise Lhyfe construit
son premier électrolyseur : premier site pour stocker puis distribuer sur toute l’hexagone le précieux hydrogène.
Sources : Le Trois, Le Monde, Le Parisien, Pau, Le Mans, Les Echos, Zepros, Lhyfe
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