
L'instabilité des prix du carburant
Cette année 2020 fut riche en événements divers et variés qui marqueront notre époque et donneront du contenu de qualité aux futurs professeurs d’histoire. L’un de ces événements est la chute vertigineuse du prix des carburants durant le premier semestre de l’année 2020. De mémoire de pompiste, ce prix n’avait jamais été aussi bas depuis 1990.
La Covid-19 est bien sûr à l’origine de cette chute du prix, mais cet événement met à nouveau en lumière l’instabilité toujours plus grandissante du marché pétrolier sur lequel notre économie et notre liberté de déplacement sont basées.
2020 rebat les cartes du marché
En début d’année, le prix à la pompe du gazole était de 1,4841 € et celui de l’essence entre 1,5186 € et 1,6006 €. Selon les augmentations théoriques de “France Inflation”, le gazole aurait dû atteindre au moins les 1,56 € en cette fin d’année.
Force est de constater, que la chute du prix du baril a bouleversé les prévisions gouvernementales. En effet, durant le pic de la crise, le prix à la pompe du gazole a chuté jusqu’à 1,1578 €, celui de l’essence entre 1,2153 € et 1,2935 € et la consommation en carburant des Français a baissé de 63,4 %. Mais, ce sont les caisses de l'État qui en payent le prix. En France et dans la plupart des pays européens, le prix des carburants comprend une part importante de fiscalité. La TVA et la TICPE représentent 66 % du tarif d'un litre de gazole et presque 70 % de celui du SP95. Pour le budget de l'Etat, la chute des ventes de carburants représente un manque à gagner de plusieurs milliards d'euros.
Alors, sans surprise, le mois dernier, le ministère de la Transition écologique et solidaire a publié les nouveaux prix de vente moyens des différents carburants. Depuis le 27 novembre 2020, le prix de vente moyen du gazole à la pompe est de 1,2383 € contre 1,1969 €, début novembre. Même s'ils restent bien en deçà des prix pratiqués en début d'année, ils repartent, malheureusement pour le consommateur, à la hausse et cette tendance n'est pas prête de s’inverser.
Des perspectives d’avenir revues à la baisse
Suite à cet épisode, les scénarios à long terme de la croissance mondiale du pétrole établis par l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) ou bien encore la major British Petroleum (BP), faisaient tous état d’une réévaluation du pic pétrolier (point hypothétique à partir duquel la production mondiale de pétrole brut atteindra son taux maximum, puis déclinera).
En 2019, ces 3 organismes prévoyaient une consommation de produits pétroliers en augmentation jusqu’en 2040 puis une décroissance de la consommation devait être observée. Leurs différents scénarios ont été élaborés pré-Covid sans imaginer que 2020 serait “une année noire”. Aujourd’hui, suite à l'effondrement du marché, la réduction de la production mondiale, les multiples faillites pétrolières et les changements de comportement des consommateurs, ces 3 organismes estiment que le pic pétrolier sera atteint entre 2025 et 2030.
Dès lors, les perspectives pour les véhicules légers et les poids lourds évoluent. Actuellement, les économistes observent des mutations dans le comportement des consommateurs, une augmentation du télétravail et des alternatives à la voiture qui impliquent à long terme une baisse du nombre de véhicules.
De plus, l'objectif à moyen et long terme est de remplacer le parc automobile français par des véhicules utilisant des alternatives aux pétroles. La crise a accéléré cet objectif.
Un coût financier croissant
L’avenir des véhicules consommant des hydrocarbures est scellé. Dans les décennies à venir le coût des carburants ne cessera d’augmenter ce qui profitera aux véhicules électriques ou à hydrogène.
En attendant la mutation du parc automobile français, il est nécessaire pour les entreprises de se préparer à l’augmentation programmée des coûts de carburant en optimisant au mieux le coût de ce poste de dépense. S’accompagner d’un outil de gestion de flotte réduit de 16 % à 30 % les frais de carburant. Pour en découvrir davantage, je vous invite jeudi 10 décembre à 11H à participer à notre WEBINAIRE “Gérer sa flotte à distance, enjeux et bénéfices ?”.
Sources : France inflation, Turbo, LesEchos, UFIP, Le monde de l’énergie
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